Exposition : Nathalie Tacheau & Catherine Mainguy, Au chant des feuilles-sirènes


Entre effacement et prolifération
Les deux artistes nous plongent dans des territoires inconnus. S’y mêlent souvenirs d’enfance et illusions d’optique.
D’étranges personnages vivent dans un univers mystérieux car les créatrices proposent des mondes flottants sur lesquels le voyeur a peu de prises.
En émane une attente sans but et la ponctuation du manque. Des champs visuels de l’indicible, naissent des présences et leurs scissions.
Les deux artistes créent des espaces complexes, entre effacement et prolifération. Des éléments perturbateurs s’ajoutent sans cesse aux portraits pour connecter d’insondables vides et rompre les surfaces admises de la simple représentation.
Les créatrices ramènent le portrait à la vie, à la présence selon des stratégies particulières afin que surgisse un autre visible en soi, entre le silence et l’audible. Tout paraît naître en des lisières, tout bouge de manière énigmatique. C’est comme si les poissons humains préféraient fouiller les montagnes que rester dans leur lac.
Il n’existe plus seulement de belles femmes mais des jeux de miroirs aériens ou sous-marins avec dedans pleins de motifs qu’on ne s’attend pas à trouver là.
jean-paul gavard-perret